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bien qu’elles ne s’éloigneraient pas, car c’étaient d’anciennes demeures abandonnées depuis longtemps ; j’avais donc la certitude qu’elles resteraient à la même place, et je ne voulais pas négliger ce qui pouvait être sur ma route. Précaution inutile ; je ne vis rien qui fût à ma convenance tant que je n’arrivai pas à l’endroit en question ; mais alors quelle découverte ! C’était le plus bel oursin qu’on eût jamais rencontré ; il était rond comme une orange, et sa couleur était d’un rouge foncé ; mais je n’ai pas besoin de vous le décrire ; quel est celui d’entre vous qui ne connaît pas l’oursin[1] ?

J’eus bientôt ramassé ma coquille, dont j’admirai avec joie les courbes charmantes et les écussons qui la rendaient si jolie. C’était la plus curieuse de toutes celles que j’avais vues, et je me félicitais d’avoir à conserver de ma promenade un souvenir aussi précieux.

Quand, après l’avoir bien examinée à l’extérieur,

  1. L’oursin est un animal rayonné, c’est-à-dire qu’au lieu de présenter deux parties symétriques (côté droit, côté gauche), il offre un axe d’où rayonnent toutes les parties qui le composent. Sa forme est plus ou moins globuleuse, et il est de grosseur moyenne. Sa coquille présente des espèces de plaques, ou de mamelons, disposés régulièrement, ainsi qu’une infinité de petits trous. Au lieu d’être nue, comme chez les huîtres et les colimaçons, cette coquille est recouverte d’une membrane vivante, pourvue de cils vibratiles. Il en résulte que l’oursin est complétement ébouriffé ; aussi l’a-t-on nommé vulgairement châtaigne ou hérisson de mer, et scientifiquement échinide, faisant partie du groupe