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relativement au volume du baril, je commençai l’exploration de mon île. Je voulais non seulement reconnaître les lieux, mais encore trouver un coquillage, une curiosité quelconque, afin d’avoir un souvenir de cette excursion, aussi agréable qu’aventureuse.

Il était moins facile de parcourir cet écueil bouleversé que je ne l’avais cru d’abord : les pierres, recouvertes, ainsi que je l’ai dit plus haut, d’une espèce de glu marine, étaient aussi glissantes que si elles avaient été savonnées ; et dès les premiers pas je fis une chute assez cruelle, sans parler des efforts qu’il fallait faire pour gravir les fragments de rochers qui se trouvaient sur mon passage.

Je tournais le dos à l’endroit où j’avais laissé mon batelet, et je me demandai si je ne ferais pas mieux de revenir sur mes pas ; mais en face de moi une sorte de presqu’île s’avançait dans la mer, et il me semblait voir à son extrémité un amas de coquillages précieux qui redoublèrent mon envie d’en posséder plusieurs.

J’avais déjà remarqué différentes coquilles dans le sable qui se trouvait entre les quartiers de roche ; les unes étaient vides, les autres habitées ; mais elles me semblaient trop communes ; je les avais toujours vues depuis que j’allais sur la grève, et je les retrouvais dans les pommes de terre de mon oncle, où elles étaient apportées avec le varech.