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Le départ des oiseaux m’attrista et je me sentis découragé. Cet effet, du reste, n’avait rien que de naturel ; tout s’était assombri autour de moi : à la la place du troupeau blanc dont mes yeux étaient remplis je ne trouvais plus qu’un récif désolé, couvert de galets énormes, ou plutôt de quartiers de roche, aussi bruns que si on les avait enduits de goudron. Un nuage avait obscurci le soleil, la brise s’était levée tout à coup, et la mer, jusqu’alors si transparente et si calme, était devenue grisâtre par l’action pressée des flots.

Mais j’étais là pour explorer l’écueil ; et malgré son aspect effrayant, je ramai jusqu’à ce que la quille de mon batelet grinçât sur le rocher.

Une anse en miniature s’était offerte à mes yeux, j’y conduisis mon canot ; puis sautant sur le récif, je me dirigeai vers la perche qui attirait mes regards depuis tant d’années, et que j’avais un si vif désir de connaître plus intimement.