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et pourtant celle-ci restait debout et se revoyait après l’orage.

Avec quelle impatience j’appelais l’instant où je pourrais visiter mon flot ; mais l’occasion ne s’en présentait jamais. C’était trop loin ; je n’osais pas y aller seul, et personne ne m’avait offert de m’y accompagner. Henry Blou ne demandait pas mieux que de m’y conduire, mais il n’y pensait pas ; il était si loin de comprendre l’intérêt que ce récif avait pour moi ! Cependant il lui était facile de combler mon désir : il lui arrivait souvent de passer auprès de ce récif ; il y avait abordé plus d’une fois sans aucun doute ; peut-être avait-il amarré son bateau à la perche, afin de tirer des mouettes, ou de pêcher aux abords de recueil ; mais c’était sans moi qu’il avait fait ces excursions, et je ne comptais plus sur lui pour satisfaire mon ardente curiosité. D’ailleurs à présent je ne pouvais sortir que le dimanche, et ce jour-là mon ami avait trop de monde à promener pour qu’il pût s’occuper de moi.

J’étais las d’espérer vainement une occasion ; je résolus de ne plus attendre. Je m’y étais décidé le matin même, et j’étais parti avec la ferme intention d’aller tout seul visiter le récif. Tel était mon but lorsque, détachant le petit canot, je pris mes rames et le fis nager rapidement sur l’eau brillante et bleue.