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j’allais rejoindre Henry Blou. Il m’emmenait dans sa yole, ou je m’emparais du petit canot, dont les rames étaient disposées pour moi.

Ma mère avait eu soin de m’apprendre qu’il était mal de passer le jour du Seigneur dans la dissipation ; mais l’exemple que j’avais chez mon oncle changea bientôt mes idées sur cette matière, et j’en vins à trouver que la dimanche ne différait des autres jours que par le plaisir dont il était rempli.

Toutefois, l’un de ces dimanches fut loin d’être agréable ; je ne crois pas même avoir passé dans toute ma vie une journée aussi pénible, et où la mort m’ait approché de plus près.



CHAPITRE V

Le récif


Nous étions au mois de mai, c’était un dimanche ; l’un des plus beaux dont j’aie gardé le souvenir. Le soleil brillait partout, et les oiseaux remplissaient l’air de leurs chansons joyeuses. Le doux tirelire de l’alouette se mêlait à la voix plus sonore de la grive