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fut doux à mon oreille ! —Deux ou trois acclamations retentirent, quelques paroles brèves furent prononcées, puis des chants s’élevèrent en chœur. Les voix étaient rudes ; mais je n’ai jamais rien entendu qui pour moi fût aussi harmonieux que ce chant de matelots.

Il m’inspira de la confiance ; je retrouvai toute mon énergie ; la captivité n’était plus possible. Dès que les chants cessèrent, je m’élançai vers l’écoutille, et frappai vivement les planches qui étaient au-dessus de ma tête.

Je prêtai l’oreille : on m’avait entendu. Les voix parlementaient, elles semblaient exprimer l’étonnement. Les paroles continuèrent, le nombre des voix s’accrut, et cependant on ne m’ouvrait pas.

Je frappai de nouveau, en m’efforçant de crier ; mais je fus surpris de la faiblesse de ma voix, et je supposai que personne ne pourrait l’entendre.

Je me trompais : une volée d’exclamations me répondit, et à leur multitude il me fut aisé de comprendre que tout l’équipage entourait l’écoutille.

Je frappai une troisième fois, et me mis un peu à l’écart, en attendant avec émotion ce qui allait arriver.

Quelque chose frotta sur le pont ; c’était le prélart qu’on écartait, et la lumière pénétra aussitôt par toutes les fentes du plancher.

L’instant d’après le ciel s’entr’ouvrit à mes regards,