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une matière molle, une substance inconnue dont je ne me faisais pas la moindre idée.

Il était à peu près sûr qu’elle ne m’opposerait pas d’obstacle sérieux ; je n’en demandais pas davantage, et sous l’impression agréable que me donnait cette probabilité, je me mis en devoir d’enlever les planches qui me séparaient de ce singulier ballot, afin de le miner à son tour.

Je me livrai de nouveau à cette fastidieuse besogne de couper en travers l’une des planches qui s’opposaient à mon passage ; je n’avais pas d’autre moyen de procéder perpendiculairement : le poids des objets qui se trouvaient sur les caisses m’empêchait d’en ébranler le couvercle, dont la section devenait indispensable.

Toutefois, le dessus de la boîte à chapeaux fut moins difficile à couper que les autres, le bois en était plus mince, et en moins d’une heure j’eus achevé mon opération.

Je coupai la toile qui enveloppait cette caisse de modes précieuses, et je pus avec la main sentir le mystérieux ballot : c’était un sac à blé ; je le reconnus immédiatement, j’en avais assez palpé à la ferme.

Mais qu’est-ce qui le remplissait ? était-ce de l’orge, du froment ou de l’avoine ? Non, c’était quelque chose de plus doux.

Il était facile de s’en assurer ; au moyen de mon