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procédé j’ouvris cette caisse ; vous le connaissez aussi bien que moi : une planche fut coupée en travers, puis arrachée, ainsi qu’une seconde, et le passage fut libre.

Ma surprise fut extrême ; je ne comprenais pas ce qu’il y avait dans cette boîte. Cependant, lorsque je fus parvenu à détacher l’un des objets bizarres qui m’intriguaient, je finis par découvrir que c’étaient des chapeaux.

Mon Dieu oui ! des chapeaux de femme tout garnis de rubans, de fleurs et de panaches.

Si j’avais connu, à cette époque, le costume péruvien, j’aurais encore été bien plus surpris. J’aurais su qu’on ne voit jamais pareille coiffure charger la tête d’une Péruvienne. Mais je l’ignorais complétement, et n’étais étonné que de voir un article aussi futile faire partie de la cargaison d’un vaisseau.

On me donna plus tard l’explication de cette bizarrerie, en me disant qu’il y avait beaucoup de Françaises et d’Anglaises dans l’Amérique du Sud : les femmes et les filles des négociants établis dans cette partie du monde, celles des consuls, etc., et que malgré la distance qui les séparait de l’Europe ces dames n’en persistaient pas moins à suivre les modes de Paris ou de Londres, en dépit du mauvais effet que leur coiffure absurde produit aux yeux des indigènes.