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et je me penchai pour sentir ce qu’il y avait autour de moi ; je m’attendais à trouver le grand piano, se dressant toujours comme un mur, et j’avais bien peur qu’il ne fermât tout l’espace. Il est certain que l’énorme caisse n’avait pas changé de position, c’est elle que je rencontrai tout de suite ; mais je ne pus retenir un cri de joie en m’apercevant qu’elle ne bouchait pas la moitié de l’ouverture ; et, chose qui me rendait encore plus heureux, c’est qu’en suivant le bord avec la main, je découvris que dans l’endroit où elle n’arrivait pas, il se trouvait un vide, presque aussi large que la caisse au velours.

Quelle agréable surprise ! autant d’avance pour mon tunnel. J’étendis le bras, et ma joie devint de plus en plus grande : le vide existait non-seulement en largeur, mais il montait jusqu’à l’extrémité du piano, et formait une cellule triangulaire dont la pointe était précisément tournée vers le bas. Cela tenait à la forme du piano qui, au lieu d’être carré, allait en diminuant de largeur ; il était placé de champ, et comme il reposait sur le côté le plus large, il y avait nécessairement un vide à partir de son échancrure.

Apparemment qu’il n’y avait pas eu de caisse ou de ballot qui pût se caser dans cet espace triangulaire, puisqu’il était inoccupé. « Tant mieux, » pensai-je en m’introduisant dans cette logette, avec l’intention de l’examiner.