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je viendrais facilement à bout de ce paillasson, la boîte qu’il enveloppait ne serait pas plus dure que les autres, et je l’aurais bientôt défoncée.

Avant d’arriver au paillasson, il fallait découvrir la caisse ou je me trouvais ; vous connaissez les détails de cette besogne, et je ne vous les rappellerai pas ; il me suffira de vous dire qu’elle fut moins difficile que je ne m’y attendais, en raison du vide qui se trouvait à ma droite ; et je fus bientôt en face du paillasson, qui m’offrit peu de résistance.

La boîte qu’il entourait et que j’allais attaquer était bien en sapin ; elle me parut moins épaisse que les autres, elle n’était pas bardée de fer comme les grandes caisses d’étoffe, les clous en étaient peu nombreux, toutes circonstances favorables dont je me félicitai. Au lieu de prendre la peine de couper les planches, ce qui était long et difficile, je pourrais les détacher tout d’abord, en me servant d’un objet quelconque pour en arracher les pointes. J’avais vu souvent ouvrir ainsi les caisses, au moyen d’un ciseau qui fait l’office de levier.

Je pensais bien peu, en me félicitant de ces heureuses circonstances, qu’elles seraient pour moi la cause d’un grand malheur, et que la joie qu’elles me donnaient allait se changer en désespoir.

Vous allez le comprendre en quelques mots.

J’avais inséré mon couteau sous l’une des planches,