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caisse ; j’avais gagné le second étage de la cargaison, j’étais à plus de deux mètres du fond de la cale, et à un mètre plus haut que je n’avais encore atteint, c’est-à-dire plus près des hommes, du jour et de la liberté.

Comme je l’ai déjà dit, les planches que j’avais en face de moi étaient presque détachées, par suite des efforts que j’avais faits pour ôter les pièces d’étoffe ; je sentais en outre que l’objet qui était de l’autre côté de la caisse en était éloigné de sept ou huit centimètres, car c’est tout au plus si je parvenais à le toucher avec la pointe de mon couteau. L’avantage était évident, cela me donnait plus de jeu, partant plus de force, pour démolir la paroi que j’avais à renverser.

Effectivement, botté à cette intention, je me couchai sur le dos et donnai du pied contre la planche.

Des craquements successifs m’annoncèrent que les clous avaient cédé ; je continuai mes efforts, la planche se détacha tout à fait et glissa entre les deux caisses.

Aussitôt je passai la main par la brèche qui s’ensuivit, afin de reconnaître ce qui venait ensuite ; je ne sentis que le bois rugueux d’une autre caisse d’emballage, et ne pus deviner ce que renfermait ce nouveau colis.

Le reste des planches, qui complétaient la paroi