Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/327

Cette page n’a pas encore été corrigée

j’aurais eu affaire à tous les petits objets qu’on avait dû placer dans les angles formés par la carcasse du navire, et qui m’auraient donné bien plus de peine que les grandes caisses de sapin, ou les ballots plus importants. Cette raison, jointe à celles dont j’ai déjà parlé, me déterminait à quitter la ligne droite pour suivre la diagonale.

Vous êtes peut-être surpris de me voir employer un temps précieux à faire tous ces calculs ; mais si vous réfléchissez au travail que j’allais entreprendre, à la difficulté de me frayer un passage à travers les parois de la caisse, de m’ouvrir la voisine, et tous les colis suivants, quand vous songerez qu’il me fallait tout un jour pour avancer d’un échelon, vous comprendrez qu’il était indispensable de ne pas agir à la légère, et de s’orienter avec soin pour ne pas faire fausse route.

Ensuite je fus bien moins long à choisir la direction que je voulais prendre, qu’à vous expliquer les motifs qui m’y déterminèrent ; cela ne demanda pas plus de quelques minutes ; et si je restai une demi-heure sans travailler, c’est que j’avais besoin de repos, et que je jouissais avec délices de me sentir sur mes jambes et de redresser la tête.

Quand je fus suffisamment reposé, je me hissai dans la caisse supérieure, et me disposai à reprendre ma besogne.

Je tressaillis de joie en me trouvant dans cette