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la poitrine d’un pigeon, d’énormes flancs qui dépassaient de beaucoup les baux, et qui, vus d’en bas, se refermaient au-dessus de vous comme une toiture. C’était d’ailleurs la forme de tous les navires marchands qui fréquentaient nos parages.

Vous vous rappelez qu’au-dessus de la caisse où j’étais parvenu, il se trouvait un ballot que je supposais rempli de toile ; en explorant avec soin toutes les fentes de ma boîte, je découvris que ce ballot, que j’avais cru plus considérable, n’occupait pas tout le dessus du couvercle ; il s’en fallait à peu près de trente centimètres, et à l’endroit où il cessait, je ne rencontrais plus rien ; c’était le côté de la caisse qui touchait à la membrure du navire, et j’en conclus que cet espace était vide.

La chose est facile à comprendre : le ballot se trouvait à l’endroit où les côtes du bâtiment commençaient à se courber, il les touchait par son extrémité supérieure, et laissait nécessairement un vide de forme triangulaire entre le couvercle qui lui servait de base et le point où il rencontrait la charpente.

Ce fut pour moi un trait de lumière ; il est certain que si j’avais continué mon ascension en ligne directe, je serais arrivé, comme le sommet du ballot, à me trouver en contact avec les flancs du navire, dont la courbe se prononçait de plus en plus à mesure qu’ils approchaient du pont. Avant de les rencontrer,