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une élévation d’au moins deux mètres ; j’avais donc au-dessus de la tête un espace considérable ; mon plafond était même si élevé que je ne parvenais pas à le toucher du bout du doigt.

J’en profitai aussitôt pour mettre pied à terre, et la jouissance que j’éprouvai à me redresser me fit sentir immédiatement que c’était l’attitude que je devais prendre. Contrairement à l’usage, elle me donnait le repos, tandis qu’en m’asseyant je ressentais une fatigue qui allait jusqu’à la douleur. Cela vous paraît singulier ; mais cette bizarrerie apparente n’avait rien que de naturel ; j’étais resté si longtemps assis, j’avais passé tant d’heures replié sur moi-même, que j’aspirais à reprendre cette fière attitude qui est particulière à l’homme, et qui le distingue du reste de la création. En un mot, je me trouvais si bien d’être debout que j’y restai pendant une demi-heure, peut-être davantage, sans penser à faire le moindre mouvement.

Pendant ce temps-là, je réfléchissais de nouveau à la direction que j’allais prendre ; fallait-il percer le couvercle de la caisse que je venais de désemplir, ou la paroi qui était rapprochée de l’écoutille ? En d’autres termes, laquelle devais-je suivre de la ligne horizontale ou de la ligne verticale ? Il y avait des avantages et des inconvénients des deux côtés ; restait à peser les motifs qui militaient en faveur de ces voies différentes, et à choisir entre