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me donner tant de peine ? Pourquoi m’obstiner à passer par cette futaille ? »

En effet, il n’y avait aucun motif pour que je prisse cette direction plutôt qu’une autre ; c’était bien quand je cherchais seulement à me procurer des vivres ; mais, depuis que mon intention était de sortir de la cale, je n’avais pas d’intérêt à franchir ce tonneau ; c’était même un tort que d’y penser, puisqu’il n’était pas dans la direction de l’écoutille, et que je devais suivre la voie qui me conduirait à celle-ci. Je me rappelais qu’en entrant dans la cale, c’était près de la futaille d’eau douce qu’il m’avait fallu passer ; j’avais ensuite pris à droite, puis tourné la barrique, et je m’étais trouvé dans le vide qui formait ma cellule. Tous ces détails, que j’avais présents à la mémoire, prouvaient que j’étais presque au-dessous de la grande écoutille, dont s’éloignait la pipe d’eau-de-vie ; sans compter que le chêne, dont celle-ci était faite, ne se tranchait pas comme le sapin d’une caisse ordinaire ; et que cette difficulté se compliquait singulièrement de l’émanation enivrante que renfermait la barrique.

Pourquoi ne pas me retourner vers les caisses ? Le drap ne me gênait plus, et une partie de la route m’était déjà ouverte du côté qu’il fallait prendre.

La question fut bien vite résolue ; je replaçai dans la barrique le drap que j’en avais ôté, j’en