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CHAPITRE IV

En mer


Bien loin de me guérir de mes goûts nautiques, le péril auquel je venais d’échapper ne fit qu’augmenter la passion que j’avais toujours eue pour la mer.

Ma reconnaissance pour le jeune homme qui m’avait sauvé devint bientôt une affection profonde. Henry n’était pas seulement courageux, mais aussi bon qu’il était brave ; et je n’ai pas besoin de vous dire que je l’aimais de tout mon cœur. Du reste, il semblait bien me le rendre ; car il agissait à mon égard comme si les rôles avaient été changés, et que ce fût moi qui l’eusse arraché à la mort. Que de peines il se donna pour me rendre bon nageur, et pour m’enseigner à faire usage d’une rame ! si bien qu’en très-peu de temps j’appris à m’en servir, et que je ramais beaucoup mieux que pas un enfant de mon âge. Mes progrès furent si rapides que bientôt je pus manier les deux rames, et faire avancer