Je ne bougeais pas, sans d’abord me fortifier contre leurs attaques, en fermant avec soin les moindres issues de l’endroit où je me trouvais. Malgré cela je les entendais continuellement ; et deux ou trois fois, en réparant mes murailles, j’avais été de nouveau mordu par cette maudite engeance.
Cette parenthèse vous fait deviner quel était mon projet. N’était-il pas bien simple ? je m’étais dit qu’au lieu de me laisser dévorer par les rats, je ferais bien mieux de les manger.
« Quelle horreur ! » vous écrierez-vous.
Quant à moi, je n’éprouvais aucune répugnance pour ce genre de nourriture, et à ma place vous n’en auriez pas eu davantage. De la répugnance ? Au contraire, j’accueillis cette idée avec empressement, et la saluai avec bonheur. Elle me permettait d’exécuter mon dessein, d’arriver sur le pont ; en d’autres termes, elle me sauvait la vie. Depuis qu’elle m’était venue, je me sentais hors de danger ; il ne restait plus qu’à le mettre à exécution.
Jadis les rats m’avaient paru trop nombreux ; peu m’importait maintenant qu’il y en eût des centaines. Je ne m’occupais que d’une chose, c’était de savoir comment les prendre.
Vous vous rappelez celui que j’avais tué en gantant mes bottines, et en l’assommant à coups de