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l’ouverture, j’adoptai le moyen qui m’avait déjà servi : je déroulai mon étoffe comme j’avais fait la première fois.

Cela me parut d’abord facile. Je me félicitai de mon expédient ; mais il fut bientôt la cause d’un embarras que j’aurais dû prévoir, et qui vint singulièrement compliquer mes ennuis.

Mon travail se ralentissait peu à peu ; il devenait pénible, et cependant l’étoffe se déroulait avec d’autant plus de facilité que la caisse était moins pleine. Il fallut enfin m’arrêter ; je fus quelque temps sans deviner à quel obstacle j’avais affaire ; un instant de réflexion me fit tout comprendre.

Il était évident que je ne pouvais plus rien retirer de la caisse avant d’avoir ôté l’étoffe que j’avais accumulée derrière moi.

Comment faire pour me désencombrer ? Je ne pouvais pas détruire cette masse de drap, y mettre le feu, ni la diminuer ; je l’avais déjà foulée de toutes mes forces, et il n’y avait pas moyen de la presser davantage.

Je m’apercevais maintenant de l’imprudence que j’avais commise en déployant l’étoffe, j’en avais augmenté le volume, et il n’était pas moins impossible de la replacer dans la caisse que de la retirer de l’endroit qu’elle occupait. Elle gisait en flots serrés jusque dans ma cabine, qu’elle remplissait tout entière ; je n’aurais pas même pu la replier, car l’espace