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l’idée, je ne saurais pas vous le dire, mais je me rappelle qu’avant de me mettre à la besogne, j’élevai mon cœur vers Dieu, et que je lui adressai une prière fervente ; je le suppliai d’être mon guide, de soutenir mes forces, et de me permettre le succès.

Je n’ai pas besoin d’ajouter que ma supplique fut exaucée. Comment vous raconterais-je cette épreuve si je n’y avais pas survécu ?

Mon intention était de voir d’abord ce qu’il y avait derrière la caisse où était l’étoffe de laine. Celle qui avait contenu les biscuits étant vide, il m’était facile de pénétrer jusque-là ; on se rappelle que c’est en passant par celle-ci que j’étais arrivé aux pièces de drap qui me rendaient tant de services. Pour franchir la seconde caisse, il fallait tout bonnement en enlever quelques rouleaux d’étoffe, puisqu’elle était ouverte. Je n’avais pas besoin de mon couteau pour cette opération, je le mis de côté, afin d’avoir les mains libres ; je fourrai ma tête dans l’ancienne caisse à biscuit, et ne tardai pas à m’y trouver tout entier.

L’instant d’après je tirais à moi les rouleaux de drap, et je m’efforçais de les arracher de la boîte.