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quand je parvenais à les réunir, c’était pour les concentrer sur l’horrible sort, qui m’attendait, et qu’elles étaient impuissantes à conjurer.

À la fin cependant, la réaction s’opéra ; et je fis ce raisonnement bien simple : « J’ai déjà trouvé une caisse de biscuit, on peut en découvrir une seconde. S’il n’y en a pas à côté de la première, il est possible qu’il y en ait dans le voisinage. » Comme je l’ai dit plus haut, c’est d’après leur dimension, et non suivant les articles qu’ils renferment, que les colis sont rangés dans un navire. J’en avais la preuve dans la diversité des objets qui entouraient ma cellule ; n’y avais-je pas rencontré côte à côte, du drap, de l’eau, de biscuit et de la liqueur ? Pourquoi n’y aurait-il pas une autre caisse de biscuit derrière celle où j’avais pris l’étoffe ? Ce n’était pas impossible ; et dans ma position, la moindre chance de succès devait être accueillie avec empressement.

Aussitôt que j’eus cette pensée je retrouvai mon énergie, et ne songeai plus qu’au moyen de découvrir ce que je cherchais.

Mon plan de campagne fut bientôt établi. Quant à la manière d’y procéder, je n’avais pas à choisir ; pour instrument je ne possédais que mon couteau, et je n’avais d’autre parti à prendre que de m’ouvrir un passage à travers les caisses et les balles qui me séparaient du biscuit. Plus j’y réfléchissais, plus cette entreprise me semblait praticable ; il est bien