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cabine les débris que les rats avaient laissés dans la caisse. Je me calfeutrai de nouveau, et me couchai pour réfléchir à ma situation, que ce nouveau malheur rendait plus sombre que jamais.



CHAPITRE XLIII

À la recherche d’une autre caisse de biscuit


Je réfléchis pendant quelques heures au déplorable état de mes affaires, sans qu’il se présentât une idée consolante. Je tombai dans le désespoir où m’avait plongé au début la perspective d’une mort certaine ; je calculai, sans pouvoir en détourner ma pensée, qu’il me restait tout au plus de quoi vivre pendant dix ou douze jours, et cela, en usant de mes débris avec une extrême avarice. J’avais déjà souffert de la faim ; j’en connaissais les tortures ; et l’avenir m’effrayait d’autant plus que je ne voyais pas comment y échapper.

L’ébranlement que produisaient chez moi ces tristes réflexions paralysait mon esprit ; je me sentais pusillanime ; toutes mes idées me fuyaient, et