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CHAPITRE XLII

Profond sommeil


Mon espoir ne fut pas trompé ; je dormis pendant douze heures, non pas toutefois sans faire d’horribles rêves ; je me battis avec les rats, avec les crabes, et mon sommeil fut bien loin de me donner le repos que j’en attendais. J’aurais à cet égard aussi bien fait de ne pas dormir, je ne crois pas que ma fatigue en eût été plus grande ; mais j’eus à mon réveil une satisfaction bien vive, en ne trouvant dans ma cellule aucun des intrus qui avaient rempli mes rêves, et en m’assurant que mes fortifications n’avaient souffert aucune atteinte.

Les jours suivants se passèrent dans la même quiétude ; sous le rapport de mes dangereux voisins, et j’en éprouvai une sorte de bien-être qui ne fut pas sans douceur.

Quand la mer était calme, j’entendais mes rats courir au dehors en créatures affairées, trottiner sur les caisses, grignoter les marchandises et pousser