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m’était facile avec mon étoffe de laine, il repasserait nécessairement par l’unique ouverture que je lui aurais ménagée. Une fois qu’il serait entré, je fermerais cette dernière issue, et mon rat se trouverait pris comme dans une souricière. Mais quelle sotte position pour moi ! Je serais dans le même piége que le rat, et ne pourrais en finir avec lui que par un combat corps à corps. Le résultat de la lutte ne faisait pas l’ombre d’un doute ; j’étais bien assez vigoureux pour étouffer la bête ; mais au prix de combien de morsures ? et celle que j’avais déjà me dégoûtait de l’entreprise.

Comment alors se passer de piége ? telle était la question que je m’adressais au lieu de dormir ; car la peur du rat m’empêchait de fermer l’œil.

J’y avais pensé toute la nuit, lorsque, n’en pouvant plus, je retombai dans cet assoupissement qui tient le milieu entre la veille et le sommeil ; et je refis les plus mauvais rêves, sans que rien me suggérât une idée quelconque pour me débarrasser de l’ignoble bête qui me causait tant d’effroi.