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la patience, rien ne se fit plus entendre. Je passai la main sur mes bottines, elles étaient à leur place ; je cherchai dans le voisinage, tout s’y trouvait comme à l’ordinaire ; je tâtonnai sur mon tapis, je fouillai dans tous les coins : pas le moindre vestige d’un animal quelconque.

Fort intrigué, comme on peut croire, je prêtai l’oreille pendant longtemps ; mais le bruit mystérieux ne se renouvela pas, et je me rendormis pour me réveiller sans cesse, comme j’avais fait d’abord.

On gratta, on grignota de plus belle, et j’écoutai de nouveau. Plus que jamais j’étais certain que le bruit avait lieu dans mes bottines ; mais, au moindre mouvement que j’essayais de faire, le bruit s’arrêtait, et je ne rencontrais que le vide.

« Ah ! m’y voilà, me dis-je à moi-même ; ce n’est pas un crabe ; celui-ci a des allures trop lentes pour m’échapper aussi vite ; cela ne peut être qu’une souris. Il est bizarre que je ne l’aie pas deviné plus tôt ; c’est mon rêve qui m’a fourré le crabe dans la tête ; sans cela j’aurais su tout de suite à quoi m’en tenir, et me serais épargné bien de l’inquiétude. »

Là-dessus je me recouchai, avec l’intention de me rendormir, et de ne plus me préoccuper de mon petit rongeur.

Mais à peine avais-je posé la tête sur le rouleau d’étoffe qui me servait de traversin, que les grignotements