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CHAPITRE XXXV

Disparition mystérieuse


J’avais déjeuné si copieusement, que je résolus de ne pas dîner ce jour-là ; mais la faim m’empêcha d’accomplir cette bonne résolution. Trois heures ne s’étaient pas écoulées, que je me surpris tâtonnant aux environs de ma caisse, et me trouvai bientôt un biscuit à la main. Toutefois, je m’imposai l’obligation de n’en manger qu’une partie et de garder le reste pour mon souper.

Je fis deux parts de mon biscuit ; j’en mis une de côté, et je mangeai la seconde, que j’arrosai d’un peu d’eau.

Vous trouvez peut-être singulier que je ne prisse pas une goutte d’eau-de-vie, ce qui m’aurait été facile, puisque j’en avais une tonne à ma disposition. Mais elle aurait pu contenir tout aussi bien du vitriol sans que je m’en fusse moins inquiété ; généralement je n’aimais pas les liqueurs ; et celle-ci en particulier m’avait paru si mauvaise, que je n’avais