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d’être plié en deux pour me fournir la division cherchée.

Rien n’était meilleur pour cet objet que les lacets de cuir de mes bottines, dont le grain serré ne permettait pas qu’on les allongeât. Un pied en ivoire ou en buis n’aurait pas fait une règle plus exacte.

Je les réunis par un nœud solide, afin de contrôler les premières mesures que j’avais prises, et je recommençai mon examen jusqu’à certitude complète. J’ai dit quel préjudice une erreur pouvait porter à mes calculs ; toutefois elle était bien moins dangereuse en divisant les quatre pieds qu’en partant de la multiplication des pouces : dans le premier cas l’erreur s’amoindrissait à chaque subdivision, tandis qu’elle se serait doublée à chaque partie de l’opération inverse.

J’étais facilement arrivé à couper ma lanière à la longueur d’un pied ; il m’avait suffi de la diviser deux fois en deux parties égales ; mais arrivé là, je pliai mon lacet en trois, et ce ne fut pas sans peine : il est beaucoup plus difficile de prendre le tiers que la moitié ; cependant j’y parvins à ma satisfaction. J’avais pour but d’obtenir trois morceaux de quatre pouces chacun, afin de n’avoir plus qu’à les plier en deux, puis à les diviser une seconde fois, pour arriver à la mesure exacte du pouce, très-difficile à se procurer, à cause de sa petitesse.

Pour être plus certain de l’exactitude de mon opération,