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Je vous disais donc que mon vieux maître d’école m’avait donné quelques notions de géométrie : je connaissais le cube, la pyramide, le cylindre, le sphéroïde et les sections coniques ; je savais qu’un baril est formé de deux cônes tronqués, se rencontrant par la base.

Pour m’assurer de la capacité de mon tonneau, il me suffisait dès lors d’en connaître la longueur, ou même la moitié de cette dernière, plus la circonférence de l’un des bouts, et celle du milieu, ou de la partie la plus grosse. Avec ces trois dimensions, je pouvais dire ; à peu de chose près, combien la futaille renfermait de pouces cubes d’eau ; je n’aurais ensuite qu’à diviser mon total par la capacité de la mesure que je voulais employer comme étalon.

Il ne me restait plus qu’à prendre les trois dimensions dont j’ai parlé ; mais c’était là toute la difficulté : comment faire pour obtenir ces mesures ?

La longueur était facile à connaître, puisqu’elle se déployait devant moi ; mais les deux circonférences m’échappaient totalement : j’étais trop petit pour atteindre le sommet de la futaille, et les ballots qui le bloquaient de chaque coté m’empêchaient d’en mesurer le bout.

Autre obstacle : je n’avais pas de mètre, pas de ficelle, rien qui pût servir de base à mon opération ; comment savoir le chiffre des mesures que j’aurais prises si rien ne me l’indiquait ?