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CHAPITRE XXIX

Jaugeage du tonneau


Je rangeai d’abord tous les biscuits, opération indispensable, car j’étais si à l’étroit qu’ils occupaient la moitié de ma cabine et m’empêchaient de me retourner. Pour les faire tenir dans la caisse, je fus obligé d’en faire des piles régulières, et de les remettre avec soin, tels que le fournisseur les y avait placés ; lorsque j’eus compté mes trente et une douzaines, plus quatre biscuits, il ne resta d’autre vide que l’espace où avaient été les huit que j’avais fait disparaître.

J’avais maintenant le compte exact de mes provisions de bouche, du moins quant au solide. Je résolus de ne jamais dépasser ma ration (deux biscuits par jour), et de la rogner toutes les fois que, par une cause ou par une autre, je me sentirais plus capable de supporter la faim. Cette disposition économique, si toutefois je l’observais avec fidélité, rejetterait l’époque du dénûment absolu bien au delà des six mois du voyage ordinaire.