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le tour de celle que je venais de vider ; j’ai dit plus haut qu’elle fermait complétement l’ouverture par laquelle je m’étais introduit. Me faufiler par-dessus était impraticable, et je ne pouvais pas davantage me glisser par-dessous.

« Ah ! m’écriai-je, sous l’inspiration d’une idée subite, je vais passer à travers. »

Ce n’était pas extrêmement difficile : la planche que j’avais arrachée, et qui appartenait au couvercle, laissait une ouverture assez grande pour y fourrer mon corps. Je pouvais donc gagner l’intérieur de la caisse, en percer le fond avec mon couteau, et, par ce nouveau trou, m’assurer de ce qu’il y avait derrière.

Immédiatement je fus à la besogne : j’élargis un peu l’entrée du colis, de manière à y travailler plus à l’aise, et j’attaquai la planche qui était en face de moi. Le sapin dont elle était composée m’offrait peu de résistance ; toutefois, je n’avançai pas, et j’eus une autre idée. Je venais de découvrir que le fond était simplement fixé aux parois avec des pointes, et qu’avec un marteau, ou un maillet, il serait facile de l’en déclouer. Je n’avais ni marteau ni mailloche, mais des talons qui pouvaient m’en servir. Je me plaçai horizontalement, saisis de chaque main l’un des montants de la caisse, et donnai de si vigoureux coups de pied, que bientôt l’une des planches du fond se détacha et alla se heurter