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CHAPITRE XXVIII

Rations


Rien ne me causait plus d’inquiétude ; j’étais d’une tranquillité parfaite. L’expectative d’être enfermé pendant six mois aurait été fort pénible en toute autre circonstance ; mais après la crainte de la mort, crainte bien plus effroyable, dont j’étais délivré, mon emprisonnement ne me paraissait plus rien, et je résolus de le supporter avec une entière résignation.

J’avais six mois à passer dans mon cachot ; il n’était pas probable que j’en sortisse avant la fin de ce terme. Six mois ! c’est bien long pour un captif, bien long à passer, même dans une chambre où pénètre la lumière, où l’on trouve un lit, un bon feu, où l’on mange des repas bien préparés, où l’on voit chaque jour quelque figure humaine, où l’on entend sans cesse le bruit des pas, le son des paroles, où soi-même on a l’occasion d’échanger quelques mots avec l’individu qui vous garde.

Mais six mois dans un espace où je ne pouvais