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où en était ma provision d’eau, maintenant ma seule ressource.

Attaquant le chêne près du milieu de la futaille, je procédai comme je l’avais fait pour l’ouverture précédente, et après un travail d’une heure je sentis la mince pellicule de bois céder sous la pointe de mon couteau. Mon cœur battit bien fort : si le danger de mourir de soif n’était plus immédiat comme il l’avait été, il n’en existait pas moins, et je poussai un cri joyeux lorsque je sentis un filet humide me couler sur les doigts. Je m’empressai de clore cette ouverture et d’en pratiquer une autre à la douelle supérieure.

Le bois ne fut ni moins résistant, ni moins épais, mais j’eus la récompense de mes efforts en me sentant mouillé par l’eau qui sortait de la futaille.

Une troisième douelle fut traversée, j’obtins le même résultat. Une quatrième, et cette fois l’eau ne vint pas ; cela n’avait rien de surprenant ; j’étais presqu’à l’extrémité de la barrique ; mais j’avais trouvé le liquide à l’avant dernière ouverture, et la futaille était encore pleine aux trois quarts. Dieu soit loué ! j’en avais pour plusieurs mois avant de souffrir de la soif.

Enchanté de ma découverte, j’allai m’asseoir et dégustai un nouveau biscuit avec autant de délices que si j’avais mangé de la soupe à la tortue et de la venaison à la table du lord maire.