Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée

je n’en aurais pas moins reconnu ce que j’avais ramassé. Pas moyen de m’y méprendre : c’étaient bien deux biscuits.



CHAPITRE XXVII

Une pipe d’eau-de-vie


Deux biscuits ! chacun d’eux aussi large que le fond d’une assiette, d’une épaisseur d’un centimètre et demi ; ronds et lisses, agréables au toucher et d’une belle couleur brune. J’en connaissais la nuance, car je le sentais avec les doigts, c’étaient de vrais biscuits de mer, biscuits de matelots, comme on les nomme pour les distinguer des biscuits blancs du capitaine qui sont à mon avis bien moins bons et bien moins nourrissants.

Qu’ils étaient savoureux ! Jamais je n’avais rien mangé qui me fît autant de plaisir. Un second, un troisième, un quatrième furent engloutis ; peut-être le cinquième et le sixième y passèrent-ils ; j’avais trop faim pour les compter. Je les arrosai d’une eau copieuse, et c’est le repas dont j’ai gardé le meilleur souvenir.