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CHAPITRE XXVI

Une caisse de biscuits


Je pris non-seulement la résolution de ne pas me suicider, mais celle de vivre le plus longtemps possible. Bien que mes deux biscuits fussent insuffisants pour me faire faire un bon repas, je les partageai en quatre, et me promis de laisser entre chacune de mes collations autant d’intervalles que la faim me le permettrait.

Le désir de prolonger mon existence devenait de plus en plus vif depuis que j’avais ouvert la futaille ; j’avais le pressentiment que ce n’était pas la faim qui me tuerait, tout au moins que je ne mourrais pas par inanition ; et si léger, si fugitif que fût cet espoir, il soutint mon courage et me rendit un peu de force.

Je ne saurais dire où je puisais cette confiance ; mais quelques heures auparavant je ne croyais pas trouver d’eau, et maintenant j’en avais assez pour me noyer ; n’était-ce pas la Providence qui m’avait