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aussi dur que le fer, et je ne me rappelais pas avoir emporté autre chose que du biscuit et du fromage.

Je me mis à mon séant pour fouiller dans ma poche, car il m’était impossible de deviner ce qui s’y trouvai ; et j’eus ainsi le mot de l’énigme : cet objet long et dur n’était ni plus ni moins que le couteau dont Waters m’avait fait présent. Je l’avais fourré dans ma culotte par un mouvement irréfléchi, et l’avais ensuite oublié.

Cette découverte me parut d’abord insignifiante, elle me rappela tout simplement la bonté du matelot, bonté qui contrastait avec la rudesse du lieutenant ; c’était la seule pensée que j’avais eue au moment où cette lame précieuse m’avait été donnée. Tout en faisant cette réflexion, j’ôtai le couteau de ma poche, et l’ayant jeté au loin pour qu’il ne me gênât plus, je me recouchai sur les planches.

Mais à peine venais-je de m’y étendre, qu’une idée subite me traversa l’esprit et me fit relever avec autant de promptitude que si je m’étais appuyé sur du fer rouge. Toutefois ce n’était pas la douleur qui m’inspirait ce mouvement rapide, au contraire, c’était une joyeuse espérance. Je me disais qu’avec cette lame j’avais le moyen de percer la futaille et de me procurer de l’eau.

Cela me paraissait tellement facile, que je ne