Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/149

Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE XXII

Soif


Cet instant de repos fut de bien courte durée, un cauchemar effroyable ne tarda pas à troubler mon sommeil, et me réveilla brusquement, pour me rendre à une réalité plus affreuse que mes rêves.

Il me fut d’abord impossible de deviner où j’étais ; mais il me suffit d’allonger les bras pour me rappeler toute l’horreur de ma situation. De chaque côté, mes mains rencontraient les murailles de mon cachot ; à peine avais-je assez de place pour me retourner, et, si mince que je fusse alors, un autre enfant de ma taille aurait empli tout le reste de ma cellule.

Mon premier mouvement, dès que j’eus reconnu ma position, fut de crier de toutes mes forces. Je conservais toujours l’espoir qu’on finirait par m’entendre ; j’ignorais, comme je l’ai dit plus haut, l’énorme quantité de marchandises qui se trouvaient au-dessus de ma tête, et je ne savais pas que toutes les écoutilles de l’entre-pont étaient fermées.