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lorsque j’eus acquis la certitude d’être enfermé dans la cale au milieu des marchandises, emprisonné, muré par la cargaison tout entière.



CHAPITRE XXI

Enseveli tout vivant !


Je comprenais maintenant pourquoi la nuit m’avait paru si longue. La lumière avait brillé, mais je n’en avais rien su ; les matelots avaient travaillé pendant le jour, tandis que, plongé dans les ténèbres, je croyais qu’il était nuit. Il y avait sans doute plus de trente-six heures que je me trouvais à bord ; voilà pourquoi j’avais eu faim, pourquoi ma soif était si ardente, et mon corps si douloureux.

Les instants de repos qui, au milieu du bruit continuel, me paraissaient revenir d’une façon méthodique, étaient les heures de repas ; et le silence qui avait précédé notre départ, silence dont la prolongation m’avait frappé, était la deuxième nuit que je passais dans la cale.

J’y étais à peine installé que je m’étais endormi.