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même ; puis, entraîné par une force irrésistible, je traversai le pont à la hâte, et me dirigeai vers le grand mât.

J’étais maintenant sur le bord de la grande écoutille ; c’est ce que j’avais voulu. On en avait retiré l’échelle ; mais il s’y trouvait la corde qui avait servi à descendre les marchandises ; elle était attachée au palan, et atteignait au fond de la cale.

Je m’emparai de cette corde, et la saisissant à deux mains, je glissai jusqu’en bas, aussi doucement que possible. Ma bonne étoile voulut que je ne me brisasse pas les os ; néanmoins je l’échappai belle ; j’en fus quitte pour une chute assez rude qui me fit toucher le fond de la cale un peu plus tôt qu’il ne l’aurait fallu ; malgré cela, je fus debout immédiatement, et après avoir grimpé sur des ballots et des caisses qui n’étaient pas encore à leur place, j’allai me cacher derrière une grosse futaille, où je me blottis dans l’ombre.