Page:Reid, À fond de cale, 1868.djvu/119

Cette page n’a pas encore été corrigée

égal, tu es un brave petit marmot ; tu voudrais être marin, ça mérite quelque chose. Si j’étais capitaine, moi, je te prendrais tout de même ; seulement je ne le suis pas et ne peux rien faire pour toi ; mais je reviendrai un jour, et tu auras peut-être grandi. En attendant, garde ça comme souvenir ; à mon retour n’oublie pas de me le montrer, ça te fera reconnaître ; et qui sait ? j’aurai peut-être un cadre pour toi. Bonjour et que Dieu te protége ! Retourne au logis, comme un bon petit garçon, et n’en sors pas que tu ne sois un peu plus grand. »

En disant ces paroles, l’excellent Jack Waters me donna son couteau ; puis il se dirigea vers le navire, et me laissa sur le quai.

Aussi touché que surpris de cet acte de bienveillance, je suivis le marin des yeux, et mettant le couteau dans ma poche par un mouvement machinal, je restai immobile à la place où m’avait quitté Jack Waters.