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que cette équipée aurait le même résultat que si je n’étais pas revenu avec John. On s’apercevrait de mon départ dès le matin, on se mettrait à ma poursuite ; quelques-uns des chercheurs se douteraient bien de la route que j’avais prise, et l’on me trouverait à la ville, absolument comme si j’y avais passé la nuit. Il était d’ailleurs bien inutile de quitter la ferme longtemps d’avance : elle n’était qu’à huit ou neuf kilomètres du port ; j’arriverais trop tôt si je partais avant le jour ; le capitaine ne serait pas levé, et je serais obligé d’attendre son réveil pour me présenter à lui.

Je restai donc à la maison jusqu’au matin, bien que j’attendisse avec impatience l’heure où je pourrais partir. À déjeuner quelqu’un fit observer que j’étais pâle, et que je ne semblais pas dans mon assiette ordinaire. John attribua mon malaise à la fatigue que j’avais eue la veille par cette chaleur excessive, et chacun fut satisfait de l’explication.

Je tremblais qu’en sortant de table on ne me donnât quelque ouvrage qui ne me permît pas de m’échapper, tel que de mener un cheval en compagnie d’un domestique, ou de servir d’aide à quelque travailleur. Mais, ce jour-là, fort heureusement, il ne se trouva pas de besogne pour moi, et je gardai ma liberté.

J’allais encore, de temps en temps, m’amuser avec mon sloop sur le bassin du parc ; d’autres enfants