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CHAPITRE VI

Fuite


Il était presque nuit quand nous arrivâmes à la maison, et j’eus soin, pendant tout le reste de la soirée, d’agir avec autant de naturel que si rien d’extraordinaire ne s’était passé dans mon esprit. Combien mon oncle et les domestiques de la ferme étaient loin de se douter du projet caché dans ma poitrine, et qui par intervalles me faisait bondir le cœur.

Il y avait des instants où je me repentais d’avoir pris cette résolution. Quand je regardais les figures qui m’étaient familières, quand je me disais que je les voyais peut-être pour la dernière fois, que plus d’une serait triste de mon départ, j’en étais certain, quand je songeais à la déception de ces braves gens, qui m’accuseraient de les avoir trompés, je déplorais ma passion maritime et j’aurais voulu ne pas partir. Que n’aurais-je pas donné pour avoir quelqu’un à qui demander conseil au milieu de toutes