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CHAPITRE II

LES IMPRESSIONS ET LE MONDE EXTÉRIEUR


§ 9. Le problème de la vérifiabilité absolue des propositions d’observation

Le chapitre précédent reposait sur l’hypothèse de la division des propositions en phrases directes et indirectes. Les phrases directes sont des phrases concernant des faits physiques immédiatement observables ; de telles phrases — tel était le présupposé — sont absolument vérifiables, c’est-à-dire accessibles à une détermination de leur valeur de vérité dans le cadre de la logique à deux valeurs. Ce n’est que pour les phrases indirectes que le prédicat de poids était nécessaire ; ces phrases ne sont pas contrôlées directement, mais par le biais de leur relation avec des phrases directes qui leur confèrent un certain degré de probabilité.

Cette position particulière des phrases d’observation, en tant que phrases directes, doit maintenant être examinée. Il faut s’interroger sur le fait qu’elles soient accessibles à la vérification directe. Elles traitent de ce que l’on appelle un fait physique ; notre enquête porte donc sur la question de savoir si l’on peut vérifier un fait physique.

Avant d’entrer dans les détails, il faut préciser que le mot « fait » est utilisé dans un sens fluctuant. Parfois, des lois physiques sont appelées faits parce qu’elles sont fournies par l’expérience et non par la déduction ; mais ce n’est pas ce que nous appellerons ici un fait. Les lois concernent, en raison de leur prétention à la généralité, une infinité de faits ; nous les distinguerons donc des faits, en attribuant à ce mot un sens plus étroit.