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les déterminant toutes deux comme comprenant des énoncés inconvertibles. De l’autre côté de la ligne, nous trouvons à la fois la signification de vérité physique et la signification de probabilité ; mais la première seulement parce qu’elle est liée à la seconde — seulement parce que les phrases vraies peuvent conduire à des phrases ayant un poids, qu’elles peuvent servir de base à l’action. En combinant, comme au §7, la signification physique de vérité et la signification de probabilité sous le nom de signification physique, on peut dire que le domaine de la signification physique est le domaine utilisable. C’est donc la théorie probabiliste de la signification qui permet à elle seule de satisfaire au postulat liant signification et utilisabilité[1].

Ceci est important pour la critique du positivisme. Les positivistes ont défendu leur concept de signification en insistant sur le fait que seule le leur a une signification ; nous avons constaté qu’il s’agissait d’un absolutisme injustifié, et que la question des décisions entraînées par la définition donnée de la signification devait être soulevée. Nous avons essayé de montrer qu’il y a une distinction en faveur d’une définition qui relie la signification à la vérifiabilité, mais nous découvrons maintenant, après un examen plus approfondi, que cette distinction s’oppose à une théorie qui restreint la signification à des phrases absolument vérifiables

  1. Parmi mes anciennes publications concernant la théorie probabiliste de la signification, je peux mentionner les suivantes. L’idée que les propositions empiriques ne doivent pas être conçues comme des entités à deux valeurs, mais qu’elles doivent être traitées comme ayant une « valeur de vérité » dans une échelle continue de probabilité (un point de vue qui exige qu’elles soient considérées dans le cadre d’une logique de probabilité) a été exposée pour la première fois par moi au premier congrès de « Erkenntnislehre der exakten Wissenschaften » à Prague en 1929 (cf. Erkenntnis, I [1930], 170-73). La suite de ces idées a été présentée au congrès suivant, tenu à Konigsberg en 1930 (cf. ibid., II [1931], 156-71). La construction de la logique des probabilités que j’avais demandée a été réalisée, sous la forme d’un calcul logistique (incluant la théorie des modalités), dans mon article « Wahrscheinlichkeitslogik », Berichte der Berliner Akademie Wissenschaften (math.-phys. KI. [ 1932]) ; cf. aussi mon livre Wahrscheinlichkeitslehre. Les deux principes de la théorie probabiliste de la signification donnés au § 7 ont été formulés pour la première fois dans « Logistic Empiricism in Germany and the Present State of Its Problems », Journal of Philosophy, XXXIII, n° 6 (12 mars 1936), 147-48 et 154.