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360 PROBABILITY AND INDUCTION

vers la vérité de la conclusion, mais vers la relation logique de la procédure avec le but de la connaissance.

On pourrait soulever, instinctivement, une objection contre notre théorie de l’induction : qu’il y apparaisse quelque chose comme « une condition nécessaire de la connaissance » — un concept qui est accompagné, depuis la théorie de la connaissance de Kant, d’une saveur plutôt désagréable. Dans notre théorie, cependant, cette qualité du principe inductif ne découle pas d’une quelconque qualité a priori de la raison humaine, mais trouve son origine dans d’autres sources. Celui qui veut quelque chose doit dire ce qu’il veut ; celui qui veut prédire doit dire ce qu’il entend par prédire. Si nous essayons de trouver une définition de ce terme qui corresponde, au moins dans une certaine mesure, à la pratique habituelle du langage, la définition — indépendamment de toute autre détermination — s’avérera impliquer le postulat de l’existence de certaines séries ayant une limite de fréquence. C’est de cette composante de la définition que l’on déduit que le principe d’induction est une condition nécessaire de la prévisibilité. L’application du principe d’induction ne signifie donc pas une restriction ou une renonciation à la prévisibilité sous une autre forme — elle ne signifie rien d’autre que l’interprétation mathématique de ce que nous entendons par prévisibilité, à proprement parler.

Passons maintenant à une deuxième objection. La première objection prétendait que notre définition de la prévisibilité était trop exigeante ; la seconde objection, au contraire, soutient que cette définition est trop peu exigeante, que ce que nous appelons prévisibilité n’est pas une condition suffisante pour les prédictions réelles. Cette objection provient du fait que notre définition admet des séries infinies d’événements ; à cette conception s’oppose le point de vue selon lequel une série réellement observable est toujours finie, d’une longueur même assez restreinte, déterminée par la courte durée des vies humaines.