Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/373

Cette page n’a pas encore été corrigée

§ 40. TWO OBJECTIONS 359

ne consisterait en rien d’autre que l’application du principe d’induction à la série d’événements et , c’est-à-dire en une déduction inductive quant à la fiabilité du prophète, sur la base de ses succès. Ce n’est que si la réduction à une telle série avec une limite est possible que nous pouvons savoir si l’homme est un bon prophète ou non, car seule cette réduction nous donne les moyens de contrôle.

On voit par cette considération que le cas imaginé n’est pas plus général mais moins général que notre monde de séries réductibles. Une prévision nous donnant une véritable détermination de chaque événement est un cas beaucoup plus particulier que l’indication de la limite de la fréquence et est donc incluse dans notre procédure inductive. Nous voyons en même temps que notre postulat de l’existence de limites de fréquences n’est pas une restriction du concept de prédictibilité. Toute méthode de prédiction définit par elle-même une série avec une limite de fréquence ; donc, si la prédiction est possible, il y a des séries avec des limites de fréquences.

On est donc en droit d’appeler l’applicabilité de la procédure inductive une condition nécessaire de la prédictibilité. Nous voyons en même temps pourquoi une telle relation existe : c’est une conséquence logique de la définition de la prédictibilité. C’est pourquoi nous ne pouvons démontrer la position unique du principe inductif qu’au moyen de relations tautologiques. Bien que l’inférence inductive ne soit pas une tautologie, la preuve qu’elle conduit à la meilleure proposition ne repose que sur des tautologies. La conception formelle de la logique a été placée, par le problème de l’induction, devant le paradoxe qu’une inférence qui conduit à quelque chose de nouveau doit être justifiée dans une conception de la logique qui ne permet que des transformations vides, c’est-à-dire tautologiques : ce paradoxe est résolu par la reconnaissance que le « quelque chose de nouveau » fourni par l’inférence n’est pas maintenu comme un énoncé vrai mais comme notre meilleur postulat, et que la démonstration n’est pas orientée