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§ 40. TWO OBJECTIONS 357

pari ; et c’est le meilleur pari que l’on puisse faire car il correspond à une procédure dont l’applicabilité est la condition nécessaire de la possibilité des prédictions. Il n’est pas en notre pouvoir de remplir les conditions suffisantes pour obtenir des prédictions vraies ; réjouissons-nous de pouvoir remplir au moins les conditions nécessaires à la réalisation de ce but intrinsèque de la science.

§ 40 Deux objections contre notre justification de l’induction

Notre analyse du problème de l’induction repose sur notre définition du but de l’induction comme l’évaluation d’une limite de la fréquence. Certaines objections peuvent être soulevées quant à cet énoncé du but de l’induction.

La première objection repose sur l’idée que notre formulation est trop exigeante, que le postulat de l’existence de la limite de la fréquence est un postulat trop fort. Il est avancé que le monde peut être prévisible même s’il n’y a pas de limites de fréquence, que notre définition de la prévisibilité restreindrait trop étroitement ce concept, excluant d’autres types de structures qui pourraient peut-être être accessibles aux prédictions sans impliquer des séries d’événements avec des limites de fréquence. Appliquée à notre théorie de l’induction, cette objection ébranlerait la cohérence de notre justification ; en s’en tenant strictement au principe d’induction, l’homme de science pourrait exclure d’autres possibilités de prévoir l’avenir qui pourraient fonctionner même si l’inférence inductive devait échouer.[1]

À cela nous devons répondre que notre postulat n’exige pas l’existence d’une limite de fréquence pour toutes les séries d’événements. Il suffit qu’il y ait un certain nombre de séries de ce type ; à l’aide de celles-ci, nous devrions alors pouvoir

  1. Cette objection a été soulevée par P. Hertz, Erkenntnis, VI (1936), 25 ; cf. aussi ma réponse, Ibid. p. 32.