Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/367

Cette page n’a pas encore été corrigée

§ 39. JUSTIFICATION OF INDUCTION 353

Dans le cas de notre proposition , nous ne connaissons pas son poids. Nous l’appelons donc un postulat aveugle. Nous savons qu’il s’agit de notre meilleur postulat, mais nous ne savons pas à quel point il est bon. Il se peut que, bien qu’elle soit notre meilleure, elle soit plutôt mauvaise.

L’hypothèse aveugle peut toutefois être corrigée. En continuant notre série, nous obtenons de nouvelles valeurs  ; nous choisissons toujours la dernière . Ainsi le posit aveugle est de type approximatif ; nous savons que la méthode pour faire et corriger de tels posits doit à terme conduire au succès, dans le cas où il y a une limite de fréquence. C’est cette idée qui fournit la justification de l’hypothèse aveugle. La procédure décrite peut être appelée méthode d’anticipation ; en choisissant comme posit, nous anticipons le cas où est le « lieu de convergence ». Il se peut que par cette anticipation nous obtenions une fausse valeur ; nous savons cependant qu’une anticipation continue doit conduire à la vraie valeur, si tant est qu’il y ait une limite.

Une objection peut être soulevée ici. Il est vrai que le principe d’induction a la qualité de conduire à la limite, s’il y a une limite. Mais est-ce le seul principe qui possède une telle propriété ? Il pourrait y avoir d’autres méthodes qui nous indiqueraient également la valeur de la limite.

En effet, il pourrait y en avoir. Il pourrait y avoir des méthodes encore meilleures, c’est-à-dire des méthodes nous donnant la bonne valeur de la limite, ou du moins une valeur meilleure que la nôtre, à un moment de la série où est encore assez éloigné de . Imaginez un voyant capable de prédire la valeur de la limite à un stade aussi précoce de la série ; nous serions bien sûr très heureux d’avoir un tel homme à notre disposition. Nous pouvons cependant, sans rien savoir des prédictions du voyant, faire deux déclarations générales à leur sujet : (1) Les indications du voyant ne peuvent différer, si elles sont vraies, qu’au début de la série, de celles données par le principe inductif. À la fin, il