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§35. PROBABILITY LOGIC 319

mais qui nous intéresse montre que l’homme de la vie pratique en sait plus sur les poids que beaucoup de philosophes ne veulent bien l’admettre. Il a développé une méthode d’évaluation instinctive qui peut être comparée à l’évaluation d’un bon entrepreneur concernant les fonds nécessaires à l’ouverture d’une nouvelle usine, ou à l’évaluation par un officier d’artillerie des distances spatiales. Dans les deux cas, la détermination exacte par des méthodes quantitatives n’est pas exclue ; l’appréciation instinctive peut cependant en être un bon substitut. L’homme qui parie sur l’issue d’un match de boxe, d’une course de chevaux, d’une recherche scientifique ou d’un voyage d’exploration, fait appel à de telles évaluations instinctives du poids ; la hauteur de ses enjeux indique le poids évalué. Le système de poids qui sous-tend toutes nos actions ne possède pas la forme élaborée des tables de mortalité des compagnies d’assurance ; cependant, il présente des caractéristiques métriques aussi bien que topologiques, et il y a de bonnes raisons de penser qu’il peut être développé avec une plus grande exactitude par des méthodes statistiques.

§ 35. La logique des probabilités

La conception logique considère la probabilité comme une généralisation de la vérité ; ses règles doivent donc être développées sous la forme d’un système logique. C’est cette logique des probabilités que nous allons maintenant construire.

Supposons une classe de symboles donnés  ; il peut s’agir de propositions ou de quelque chose de semblable — ce point peut être laissé en suspens pour l’instant. À chaque symbole est coordonné un nombre dont la valeur varie entre et  ; nous l’appelons la probabilité appartenant au symbole et la désignons par

Par exemple, nous pouvons avoir