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316 PROBABILITY AND INDUCTION

L’homme passif peut s’asseoir et attendre ce qui va se passer. L’homme actif qui veut déterminer son propre avenir, assurer sa nourriture, son logement, la vie de sa famille et le succès de son travail, est obligé d’être un joueur parce que la logique ne lui offre pas de meilleur moyen de gérer l’avenir. Il peut chercher les meilleurs paris possibles, c’est-à-dire ceux qui ont le plus de poids[1], et la science l’aidera à les trouver. Mais la logique ne peut lui fournir aucune garantie de succès.

Il reste quelques objections à notre théorie des poids qu’il convient maintenant d’analyser.

La première objection concerne la définition du poids appartenant à l’énoncé d’un seul événement. Si la probabilité appartient à une classe, sa valeur numérique est déterminée parce que pour une classe d’événements on peut déterminer une fréquence d’occurrence. Cependant, un événement unique appartient à plusieurs classes ; laquelle de ces classes devons-nous choisir pour déterminer le poids ? Supposons qu’un homme de quarante ans soit atteint de tuberculose ; nous voulons connaître la probabilité de son décès. Devons-nous considérer à cette fin la fréquence des décès dans la classe des hommes de quarante ans, ou dans la classe des tuberculeux ? Et il y a, bien sûr, beaucoup d’autres classes auxquelles l’homme appartient.

La réponse est, je pense, évidente. Nous prenons la classe la plus étroite pour laquelle nous disposons de statistiques fiables. Dans notre exemple, nous devrions prendre la classe des hommes tuberculeux de quarante ans.

  1. Cette remarque mérite d’être nuancée. Le pari qui a le plus de poids n’est pas toujours le meilleur ; si les valeurs, ou les gains, coordonnés à des événements de probabilités différentes sont différents dans un rapport qui dépasse le rapport inverse des probabilités, le meilleur pari est celui sur l’événement le moins probable (cf. notre remarque à la fin du § 33). Des réflexions de ce type peuvent déterminer nos actions. Si nous appelons le pari ayant le poids le plus élevé notre meilleur pari, nous voulons dire « notre meilleur pari en ce qui concerne les prédictions ». Nous ne voulons pas prendre en compte dans de tels énoncés la valeur ou la pertinence des faits concernés. L’utilisation du mot « posit » permet d’éviter cette ambiguïté, puisque l’expression « meilleur posit » doit toujours signifier ce sens plus étroit.