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§34. WEIGHT 313

entrer dans une étude plus approfondie de la position logique des affirmations sur le cas unique.

Si c’est seulement la fréquence de la classe qui est impliquée dans l’énoncé de la probabilité, l’énoncé individuel sur le cas unique reste entièrement indéterminé tant qu’il n’est pas encore vérifié. Nous nous attendons, disons, à ce que des nombres autres que 1 apparaissent sur la face du dé avec une probabilité de 5/6 ; qu’est-ce que cela signifie pour le lancer individuel que nous avons devant nous ? Cela ne signifie pas : « Il est vrai qu’un nombre différent de 1 apparaîtra » ; et cela ne signifie pas : « Il est faux qu’un nombre différent de 1 apparaîtra ». Il faut encore ajouter qu’elle ne signifie pas : « Il est probable au degré 5/6 qu’un nombre autre que 1 apparaîtra » ; car le terme « probable » ne concerne que la classe, et non l’événement individuel. Nous voyons que l’énoncé individuel est énoncé comme n’étant ni vrai, ni faux, ni probable ; en quel sens est-il donc énoncé ?

C’est, dirons-nous, un posit[1] Nous posons l’événement auquel la probabilité la plus élevée appartient comme l’événement qui se produira. Nous ne disons pas pour autant que nous sommes convaincus de sa réalisation, que la proposition concernant sa réalisation est vraie ; nous décidons seulement de la traiter comme une proposition vraie. Le mot « posit » peut exprimer cette prise pour vraie, sans impliquer qu’il y ait une preuve de la vérité ; la raison pour laquelle nous décidons de prendre la proposition pour vraie est que cette décision conduit, dans des applications répétées, au plus grand ratio de succès.

Notre postulat, cependant, peut avoir de bonnes ou de mauvaises qualités. Si la probabilité qui lui est associée est grande, elle est bonne ; dans le cas contraire, elle est mauvaise. L’apparition de considérations de ce type est mieux observée lorsque l’on considère le joueur.

  1. Le verbe « to posit » a déjà été utilisé occasionnellement ; je me risquerai à l’utiliser également comme substantif par analogie avec l’emploi correspondant du mot « dépôt ».