Page:Reichenbach - Experience and Prediction.djvu/326

Cette page n’a pas encore été corrigée

312 PROBABILITY AND INDUCTION

probabilité d’un tiers, nous ferions mieux d’aller à la gare pour le rencontrer. Dans cet exemple, l’inconvénient que notre ami arrive sans que nous soyons à la gare est tellement plus grand que l’inconvénient que nous y allions en vain que nous préférons avoir ce dernier inconvénient dans deux tiers des cas à avoir le premier inconvénient dans un tiers des cas. Ici, c’est encore l’interprétation de la fréquence qui justifie notre comportement ; si la probabilité d’arrivée de notre ami est d’un centième seulement, nous n’allons pas à la gare parce que notre inconvénient d’y aller quatre-vingt-dix-neuf fois en vain est plus grand que son inconvénient d’y arriver une fois sans notre présence.

Ces considérations apportent une solution au problème de l’applicabilité de l’interprétation de la fréquence au cas unique. Bien que le sens de l’énoncé de probabilité soit lié à une classe d’événements, l’énoncé est applicable aux actions concernant un seul événement. Le principe appliqué dans nos recherches précédentes, selon lequel il y a autant de sens dans les propositions qu’il est possible d’en utiliser pour les actions, devient une fois de plus directif et conduit à une détermination de la signification des énoncés de probabilité. Il n’est pas nécessaire d’introduire une « signification de cas unique » de l’énoncé de probabilité ; une « signification de classe » est suffisante car elle suffit à justifier l’application des énoncés de probabilité à des actions concernant des événements uniques. La conception de disparité des deux concepts de probabilité peut être éliminée ; le principe de la connexion du sens et de l’action décide en faveur de la conception d’identité.

§ 34. Le concept de poids

Avec ces considérations, la supériorité de la conception de l’identité est démontrée en principe. Mais, pour mener à bien cette conception de façon cohérente, nous sommes obligés de